Interview de Will Smith


Quand on évoque Will Smith, on pense immédiatement à ce farceur de Prince de Bel Air. Qu’avez vous en commun ?
Comme lui, je suis quelqu’un de très avenant et je n’ai aucun problème pour m’imposer quelque part. C’est un don ! Et je fais ça sans qu’on s’en rende compte...(sourire)

Cela t’a toujours été facile ?
Oui. Tout jeune, je voulais déjà me différencier, alors que tout le monde essayait de se fondre dans la masse. J’ai toujours voulu que ma manière de parler ou de m’habiller soit différente de celle des autres. Je ne me laissais jamais infuancer. Si l’on disait que quelque chose devait être d’une façon, il fallait que j’en trouve une autre.

Penses-tu que c’est à ça que tu dois ton succès ?
En partie, sans doute. Quand j’ai débuté, dans le rap (sous le nom de Fresh Prince avec son copain D.J. Jazzy Jeff), j’ai fonctionné de cette façon. J’arrivais de Philadelphie, et ça me plaisait bien que les gens à New York ne nous aiment pas. Les autres essayaient de passer pour des durs pas moi. J’adorais être à contre-courant de tout.

Ta carrière est passée par des hauts et des bas, raconte-nous...
A 18-19 ans, j’étais riche, et à 20 ans, fauché. J’ai dû tout vendre, la grosse maison en banlieue, la moto, les voitures. A 18 ans, je voyageais partout dans le monde, et tout était possible. Quand le monde vous est ouvert comme ça, ça vous rend dingue, on veut tout. L’argent ne m’a pas rendu plus heureux, ni moins heureux quand je n’en ai plus eu ! (sourire) Certes, c’était dur de faire face aux galères, mais ça n’a rien changé en moi. J’avais toujours ma famille et je pouvais toujours vivre de bons moments. Je pouvais encore rire...

Tu as élargi ton registre avec le film d’action “Bad Boys”. Quel genre d’expérience était-ce pour toi ?
Jouer dans un film d’action, où les cascades et les fuscillades sont nombreuses, fait ressortir un aspect de ta personnalité que tu ne soupçonnes pas. En fait, on a tous un héros de film d’action, on a tous envie de donner un coup de pied dans une porte et d’abattre quelqu’un...

On dit qu’il faut être mégalo pour être acteur. C’est vrai ?
Il est vrai qu’il faut avoir un ego démesuré pour être acteur. Le mien est énorme, mais je le contrôle et je ne cherche à écraser personne, parce que je sais ce que l’on ressent lorsque quelqu’un d’autre essaie de s’imposer à vous, par pur égoïsme. Je n’ai pas envie de faire aux autres ce que je n’aimerais pas que l’on me fasse. L’ego, c’est la force qui vous permet d’agir, mais il ne faut pas le laisser vous dominer.

Tu t’es marié en 1992 et tu as divorcé au début 1996 que retiens-tu de ce mariage ? Que j’ai un fils, Trey (Will Smith III), et que j’ai des responsabilités envers lui en tant que père. Quand il est né et que le docteur me l’a tendu, j’ai réalisé que tout serait différent désormais. A commencer par le chemin du retour en voiture. Plus question d’enfeindre la moindre loi, de se conduire en jeune imbécile !

Te reverra-t-on bientôt en tant que rappeur ? Je n’ai aucune envie d’enregistrer un nouvel album de rap pour l’instant. Ce genre de musique est devenu trop négatif. Ca glorifie l’ignorance, la violence et la misogynie. Ca parle de haine, et c’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre.

“Independance Day” est un film bourré d’effets spéciaux.La façon de travailler était particulière, non ?
C’est sûr ! Quand tu as une scène avec un extraterrestre, tu parles à du vide ou à une pancarte sur laquelle est écrit “extraterrestre”. Pour les scènes de combats aériens contre les vaisseaux spatiaux, c’est la même chose, tu joues dans le vide, c’est le réalisateur qui fait des signes : “Attention, tu as une explosion à ta gauche ! Maintenant il y a un avion qui plonge à ta droite !” Je l’écoutais et je me disais : “Je n’avais jamais imaginé que c’était ça que devait affronter Han Solo (un des héros de “La Guerre des étoiles”).”

Quelle était la chose la plus difficile sur ce tournage ?
De garder son sérieux. Avec Jeff (Goldblum), les moments les plus hystériques. Dans la scène où on est supposés espionner en train de parader, on était là, assis, à prendre des mines réfléchies devant un vide complet, et la seule chose à laquelle on pensait à ce moment-là, c’était de quoi on allait avoir l’air à l’écran. Résultat : on n’arrêtait pas d’avoir le fou rire ! On a perdu une journée de tournage à rigoler comme ça. Mais, au final, la résultat est impressionnant...

NEWS : Le nouveau film de Will Smith est Men in Black qui sort le 6 août en france.